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La temporalité dans un soin en ostéopathie

Lorsqu'on m'apporte un animal, je fais une première observation de sa manière d'être, de comment il bouge, du lien entre lui et son propriétiaire, de son état de santé en général. Cela me donne une idée d'ou il se trouve mais il me laisse aussi entrevoir le potentiel de récupération sur certains axes.

Mais par quoi commencer?

Pour ma part il m'est difficile de me laisser uniquement guider par mon intellect et aller travailler uniquement ce que j'ai pu observer... comment pourrais-je savoir ce que je dois faire en premier ou en dernier?

Comme déjà dit et redis: "Seuls les tissus savent". Ils savent aussi l'ordre dans lequel les choses doivent être abordées. On peut avoir un "protocole" dans différentes techniques, mais il faut pouvoir toujours rester frais et à l'écoute du réel besoin du patient dans sa globalité.

Parfois, il m'arrive de ne pas aller aborder une zone douloureuse car il y a d'autres choses plus importante en amont qui requièrent une attention particulière même si en visuel elles semblaient bénignes.

Parfois, je ressens qu'une zone aimerait libérer mais que ce n'est pas à l'ordre du jour. Dans ce cas à voir si elle libère d'elle même dans les jours qui suivent ou si une autre séance est nécessaire.

Je tiens tout particulièrement à ne pas ouvrir la boite de Pandore pour ne pas faire décompenser l'animal.

C'est cette temporalité très subtile qui dicte quoi faire au bon moment, quoi dire au propriétaire quand cela peut être entendu et qui et qui permet un réel changement dans la structure, à son rythme en restant adaptée à la situation de mon patient.

Il m'arrive aussi d'aborder un être et de ne rien sentir en particulier, comme si il n'y avait pas d'informations qui pouvaient émerger car tellement emmêlé et enchevêtré qu'il est difficile de trouver le bout de la pelotte de laine. Dans ces cas je serai tentée d'utiliser un protocole de remise en communication du système (et des protocoles il en existent pleins). Mais contrairement à ma première intention, je me pose avec le patient, une main sur lui et lui laisse de temps de trouver par où il veut commencer. Cela peut paraître long et déconcertant. Mais lorsque les tissus sont tellement stressés par des traumas, des désordres émotionnels ou métaboliques, l'idée est juste de les laisser s'exprimer dans leur détresse. Une fois entendus, ils commencent à relâcher et à donner des informations. Les changements restent impressionnants, et moins on en fait, mieux c'est. C'est ce qui j'appelle l'ostéopathie du paresseux !

 
 
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